jeudi 31 mars 2011

La révolution tunisienne peut-elle échouer?

A la veille de ce qui a été convenu d'appeler Quasba III, d"aucuns s'interrogent sur ces mouvements de foules, leur représentativité, leurs objectifs réels et le danger qu'ils font encourir à la marche vers la démocratie et par conséquent la réalisation des objectifs de la révolution.  En régime transitoire, un groupe n'ayant pas de légitimité établie par les urnes, peut-il risquer de faire échouer une révolution en l'empêchant de trouver son chemin?. Une révolution a-t-elle la possibilité de se défendre, en d'autres termes, la communauté potentiellement majoritaire peut-elle utiliser tous les moyens pour faire aboutir sa révolution?. Pourrait-on établir une représentativité transitoire comme on installe une justice transitoire?. Comment protéger la révolution contre les diversions des faux révolutionnaires et les coups de butoirs des vrais extrémismes?. Pourquoi un consensus  établi n'a pas force de loi même transitoire. Surtout transitoire?. Une légitimité révolutionnaire, elle existe, doit-elle pour gouverner , se prévaloir d'un CV politique?. Le temps n'a-t-il pas un pouvoir exorbitant dans la marche vers la démocratie? et la violence y est-elle inéluctable?. La qualité du substrat socioculturel déterminera-t-elle seule l'issue de la partie? Les médias, en grossissant les effets minoritaires, participent-ils à l'initiation démocratique? le silence des masses doit-il être rompu en cas de force majeure: le risque d'effondrement d'une révolution?. L'armée a-t-elle préparé le plan B?... 

De l'autre côté, même en transition démocratique, la minorité n'est-elle pas la conscience de la révolution? n'est-elle pas nécessaire pour aiguillonner des ''apprentis-sorciers'' tentés de reproduire des postures et des pratiques balayées par les révolutionnaires? le danger ne viendrait-il pas plutôt du côté des conservatismes et des inerties qui ont survécu au régime abattu? L'expérience de Quasba I et Quasba II n'avait-elle pas permis de redresser la barre politique dans le sens positif voulu par la majorité des tunisiens? se sachant minoritaires, ces quasbaouis  ne sont-ils pas dans leur rôle d'opposition éminemment démocratique et républicaine?

Alors, pourquoi s'inquiéter si, l'Histoire le dit, ce dur apprentissage de la démocratie ne va pas sans douleurs? Pourquoi s'inquiéter si l'on sait d'avance que ces prédateurs de la Quasba avec la frayeur qu'ils occasionnent, sont si nécessaires à la qualification des gazelles de la révolution?. 

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