Les évènements induisant des changements d’ampleur comme c’est le cas de la révolution tunisienne non seulement ne sont pas des accidents de l’Histoire mais se chargent de modifier la direction et le rythme de cette même Histoire. Peut-on prévoir et anticiper ce type de révolutions? Je prétends que oui. En effet, si les géologues et notamment les spécialistes des catastrophes naturelles aiment observer de très près les moindres mouvements des plaques tectoniques, le rythme de respiration des volcans endormis, s’il maillent la planète par des stations d’observation et des centres d’alerte pour surveiller et anticiper les éruptions volcaniques et autres tremblements de terre, il n’en est rien des sociologues et des politologues, souvent en rupture des bons signaux, s’ils ne participent pas eux mêmes à leur brouillage. Meme si des instituts d’études stratégiques se sont multipliés ces dernières années, le fait qu’ils ne disposent pas des bons capteurs sociopolitiques, qu’ils ne travaillent pas en réseau tels les centres d’alerte observant des phénomènes en mouvement et quasi contagieux, font que la prédiction des évènements sociopolitiques majeurs n'est pas assurée bien que théoriquement possible. Maintenant si vous voulez prédire quelles sont les sociétés les plus mûres pour faire leur révolution, donc dessiner ”la ceinture du feu” en quelque sorte, suivez le mouvement des plaques tectoniques suivantes:
1. la ”chape de plomb” faite d’injustice, d’humiliation et de peur cumulées sur des années par le pouvoir en place,
2. les tensions provenant des gradients de développement entre régions, catégories sociales, économiques, ethniques ou religieuses,
3. La corruption érigée en système mafieux concentré dans le noyau dur du régime, et enfin,
4. Le ”couvercle” qui baillonne l’expression libre et confisque les mots pour le dire.
Intuitivement, beaucoup ont tracé les contours de cette ceinture arabe. Reste maintenant à emprunter à la théorie du chaos, pour expliquer le comportement self similaire, y compris dans les détails, notamment dans le cas egyptien, des éruptions révolutionnaires des peuples arabes. Un excellent exercice de la ‘dynamique des systèmes complexes’. A suivre.
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