samedi 24 décembre 2011

Notre système éducatif: des éléments pour le chantier.

La réflexion sur le système éducatif ne concerne pas seulement les éducateurs ou l'administration. Elle concerne aussi les ''apprenants'' et leurs parents ainsi que les bailleurs de fonds (contribuables) et leur représentation démocratique. Sur des problèmes de fond touchant les libertés ou l'avenir, toute la société est concernée. Toutefois, il y a à constater que:

1. les pratiques pédagogiques et managériales liées à l'institution éducative sont parmi celles qui ont été les moins sensibles aux transformations apportées par les nouvelles technologies de communication et de collaboration qui font partie pourtant du quotidien d'une bonne partie des familles tunisiennes. L'école aurait pu contribuer à les offrir intelligemment à ceux qui n'en disposent pas.

2. Le temps politique est très différent du temps de l'éducation. Malgré cela, l'institution éducative a toujours été la cible des (mauvais) prophètes de l'idéologie et du sacré. Ceux qui veulent semer les graines de l'embrigadement. Pourtant, l'école est d'abord l'école de la créativité et du libre arbitre, tous deux antinomiques à l'endoctrinement. Un consensus est admis dans les sociétés hautement organisées, l'école doit être soustraite aux tiraillements idéologiques et doit cultiver les valeurs universelles consensuelles qui traversent les générations et se projeter dans l'avenir commun de la nation.

3. L'école, et plus généralement l'éducation, façonne les ressources humaines appelées à alimenter les capacités nationales d'innovation qui sont presque les seuls à déterminer la compétitivité de l'économie et de la qualité de la société. Par conséquent, l'école en prolongement de la famille et en renfort de la société, doit se préoccuper non seulement de la connaissance (elle n'en est plus l'unique (res)source) mais de capacité d'auto-apprentissage, de créativité et d'initiative entrepreneuriale. Désormais ces aptitudes personnelles intéressent la cité au moins autant que les connaissances elles-mêmes.

4. 75% des changements exigés dans la posture de l'école et des éducateurs ne coûtent presque rien. matériellement. Ce qui coûtera c'est la modernisation des processus supports qui seront appelés à administrer l'école tunisienne. Des responsables bien formés aux pratiques actuelles du management de structures et programmes, des équipements, des conditions favorables. Il faudrait simuler une école moyenne travaillant selon un programme et des normes reconnus, chiffrer les coûts et calibrer les compétences et profils des responsables qui veilleront à leur bon fonctionnement. Ce n'est pas une révolution, c'est une simple mise à jour.

5. L'enseignement est un métier. Il ne l'est plus. Il a été procédé à la suppression des écoles normales et autres institutions spécialisées qui préparaient à ce métier. Une stupidité parmi d'autres, à rattraper. Une fois les référentiels de ce métier rétablis, il y a lieu de respecter et payer en retour le seul métier de la société qui prépare son avenir

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire